mardi 13 novembre 2007

Le point d'orgue de la semaine


Le Stabat Mater Op 58, d'Antonín Dvořák Par l’orchestre de la Staatskapelle de Dresde (Giuseppe Sinopoli), Avec Mariana Zvetkova (s), Ruxandra Donose (ms), Johan Botha (t), Roberto Scandiuzzi (b)

Quand Dvořák décède le 1er mai 1904 quelques mois avant son soixante-troisième anniversaire, il nous laisse un trésor où se trouvent d’inestimables gemmes. De nombreuses pièces chorales et orchestrales, 16 quatuors à cordes, 9 symphonies, plusieurs opéra, un requiem, mais aussi un Stabat Mater, inspiré par Dieu lui même, ou un de ses archanges qui aura donné à Dvořák de voir l'épouvantable et poignante scène de la crucifixion, où se tenait debout la mère en pleurs, près de la croix.

Stabat mater dolorosa
iuxta Cruxem lacrimosa,
dum pendebat Filius.

Le Stabat Mater op. 58 est une pièce inhabituelle qui a la réputation d’émouvoir les solistes qui l’interprètent, au point de les mener au bord des larmes. Alors quelle pierre jetée dans le cœur du compositeur, quelle agitation dans les tréfonds de son âme ont pu forcer ces notes à sourdre comme une fontaine miraculeuse ?

Josefa est âgée de deux jours seulement lorsqu’elle disparaît en 1875. Ružena s’en va à onze mois, en 1877, suivie la même année par son frère de trois ans et demi. C’étaient les enfants d’ Antonín Dvořák, et il n’en reste plus rien le 13 novembre 1877, le jour où le compositeur de trente six ans achève son Stabat Mater, il y a 130 ans aujourd’hui.

Le répertoire compte d’admirables Stabat Mater de tous styles, compositions vocales et orchestrales, ou de durées, d’après tout ou partie des strophes d’origine, en latin ou dans la langue du compositeur, notamment Pergolèse en 1736 (peut-être le plus fameux), Bach en 1748, Schubert en 1815 ou encore Verdi en 1898 (deuxième des « Quatre Pièces Sacrées ») et Penderecki en 1962. bien sûr il ne faut pas oublier le magnifique Stabat Mater de Rossini dont les mélodies sont inoubliables (1832 pour la première version et 1841 pour la deuxième)

Le Stabat Mater de Dvořák est un œuvre d’une grande puissance dramatique qui dès les premières mesures, fascine par son atmosphère claire-obscure, par les longues phrases des violons et violoncelles qui semblent tracer un chemin vers l’infini et interroger un Dieu mystérieux. Les solistes apportent un témoignage vibrant de l’humanité tourmentée.

Une œuvre à découvrir dans le calme, avec émotion, et peut-être cette vitole d'exception

1 commentaire:

Pépée a dit…

Génial ta façon d'écrire ton amour de la musique claissique, comme si l'enchevetrement des mots glissait sur une partition imaginaire...